Interview de Mum is Trunk réalisée par email en août 2002

Pouvez-vous nous raconter l’histoire du groupe et de ses membres ? Avez-vous joué dans d’autres groupes auparavant ?

On à tous évolué dans d'obscures formations. Charlie à la basse a joué dans In Vain et dans Radical, Simon chantait des recettes de cuisine dans un groupe de grind, et Mike Chorizo et moi, on a plus ou moins toujours fait du punk ensemble. En fait Montpellier est propice à la musique punk : y'a beaucoup de belles filles, la plage, toute sortes de drogues en quantité et des policiers alcooliques et fascistes. C'est donc ici qu'on s'est retrouvés pour former notre groupe. C'est notre volontée commune de faire du bordel.

Si l’on compare vos morceaux au dernier Rancid ou à Discharge (ce qui a été fait, je crois ?), qu’en pensez-vous ? Comment qualifieriez-vous / définiriez-vous votre musique, pour des gens qui n’ont pas écouté votre disque ?

C'est vrai qu'on à comparé ce disque au dernier Rancid et à Discharge aussi. Pour ma part je trouve ça très bien. Ce sont deux groupes qui envoient la purée. De plus, Joey Ramone a dit au sujet du dernier Rancid qu'il allait en inspirer plus d'un et il avait raison, comme toujours. Joey R.I.P. Notre musique c'est comme du Sex Pistols. C'est basique, violent et européen. A part ça c'est vrai qu'on a tendance à s'inspirer de ce qui se fait de mieux en matière de punk rock. Si je sais pas trop comment définir ce qu'on fait, je sais qu'on est pas un groupe de garageux mécanos, ni un groupe émocore dépressif, ni un groupe de oi! prolétaire, ni un groupe de acnécore mélodique, ni un groupe de hardcore couillu. Nous on fait du punk rock c'est à dire qu'on fait de la musique très forte et qu'on chie sur à peu près tout les conformistes et  réactionnaires qui existent.

De quels groupes français vous sentiriez-vous proches ? J’ai l’impression que, au moins musicalement, vous êtes loins du “revival”  oi ! comme des groupes plus franco-français descendant de la période alternative, non ?

Moi j'aime bien la oi! nouvelle, française et internationale, comme J'aurais Voulu, la Brigada où encore Los Fastidios. Ce sont des groupes qui revendiquent leurs racines et qui on une vision d'avenir. En France on connnait les Unlogistic. Sinon, j'aime bien les Jetsex, les Freygolo, Les Femmes, et aussi Tentacular Mega Fucker. On reste des gros fans des Sheriff qui sont un exemple d'intégrité punk, qui nous conseillent et nous prêtent leur ampli basse. Les Wampas aussi  nous appellent quant ils jouent au Zénith pour qu'on leur prête nos guitares qui sont d'authentiques guitares punk rock.

Quels sont les rapports entre le groupe, Montpellier International Trash et Tout A Fond ? Quels rôles ont joué M.I.T. et T.A.F. dans la sortie de cotre CD ?

Montpellier International Trash c'est notre vitrine légale et associative pour qu'on gère en commun  les aspects financiers du groupe. On a sorti le disque tout seuls. La T.A.F, c'est une asso de Montpellier qui organise des concerts punk depuis 96 à un rythme effréné, et qui a aussi une salle de concerts qui inaugurera bientôt avec ses trois locaux de répettes équipés. Les locaux tournent sans arrêt et c'est en ce sens qu'on est proches de la T.A.F. Avec l'heure de répette à 3 euros, c'est vraiment la meilleure solution pour nous. En plus ils font jouer pas mal de  bons groupes européens, ce qui nous permet de nous y fritter et éventuellement d'assurer la première partie. On verra dans l'avenir l'étendue de notre collaboration avec la T.A.F. 

Pour un groupe français qui chante en anglais, ça aurait pû être pas mal d’inclure vos paroles dans le lvret du CD, non ? De quoi parlent vos chansons ?

On n'a pas mis les textes dans le livret car le son est suffisament bon pour tout comprendre. On a préferé utiliser l'interieur du livret pour inclure des photos de concerts, dont beaucoup on été prises aux Tanneries de Dijon, un de nos meilleurs souvenirs. Je remercie d'ailleurs les Molards pour ce plan de dernière minute, ainsi que Maloka. Nos textes sont d'une poésie absolue, comme la métaphore de "Pull out" qui compare nos concerts à une sorte d'éjaculation faciale. Un morceaux comme "Fuck all the cops" parle de lui même, et "Open dive" parle de la dépression sous drogues dures. "Survive..." explique la futilité de la société de consommation et recentre le débat autour du simple tryptique:  manger, chier, dormir. Pour les autres, c'est vrai qu'ils ont plus ou moins d'întêret. On pense avoir plus de chose intéressantes à dire pour l'avenir, et promi qu'on mettra les textes. Y'en aura peut être en français, qui sait...

On a pu lire deux articles sur Mum Is Trunk dans des n° de Punk Rawk, avant et au moment de la sortie du CD. Qu’attendiez-vous de ce genre d’articles ? Avez-vous eu des “ retours ” par rapport à ces passages dans ce magazine ?

Punk Rawk est un ramassi de conneries et si ils ont parlé de nous c'est parcequ'ils ont reçu notre dique avant le bouclage et qu'il fallait bien qu'ils remplissent leur papier. Arrêtez d'acheter ce magazine, volez-le. Les articles sont d'une superficialité impressionnante, comme pour mieux faire avaler aux lecteurs n'importe quel groupe de merde, y compris nous. Ils ne font que parler des artistes en promotion en vue d'un éventuel retour mercantile. Je chie sur Punk Rawk et je pense que ce magazine ne durera pas longtemps. Sans déconner, les Minimum Serious sont ils vraiment les nouveau Nofx français ? Qu'est-ce qu'on en a à battre? De quoi ils parlent avec la "nouvelle vague mélodique française"? Non je crois que Punk Rawk parlera de n'importe quel groupe dans autant de  numéros qu'il faudra tant qu'il paiera de la publicité. Je me fait une autre idée du journalisme.

Quel est, selon-vous, l’intérêt de ce genre de magazine pour le punk en général ? Ses limites ?

C'est pas toujours facile d'être journaliste avec ces punks, donc je réponds à la question d'avant que j'ai gentillement évité. Le premier article dans Punk Rawk m'a apporté 2 ou 3 lettres de fans qui m'ont commandé la démo, et le second ne nous a rien apporté si ce n'est de nous faire connaître un peu plus. Pour nuancer, être sur le sampler c'est quand même bien intéressant car leur CD est  pressé à 45000 ex. et c'est 45 fois plus que ce que n'importe lequel d'entre nous ne pourra jamais presser. Punk Rawk et Rock Sound font partie d'un grand groupe d'édition, dont le principal but est de vendre. A ce sujet, je pense que la majorité des lecteurs se contentent du contenu de l'actuel Punk Rawk et que les rédacteurs parlent un langage qu'ils comprennent: entre Salut! et Télé Loisir. C'est donc pas près de changer du point de vu éditorial. De plus ce genre de mag n'aide absolument pas les groupes à émerger. On connaît 99% des groupes dont ils parlent, ils rentabilisent les sujet punk en les remettant dans RS après PR, ils ne font pas de travail critique, ils ne vont pas voir les concerts, ils parlent toujours des même groupes qui sont complices de cette escroquerie. Volez-le ! Mais juste le disque, pas le mag.

Vous avez aussi joué au squatt des Tannerie à Dijon (entre autres ?). Un magazine comme Punk rawk et un squatt, dans le parcours d’un groupe, selon vous, c’est complémentaire ou opposé ?

C'est complémentaire sauf que pour jouer aux Tanneries on peu se permettre de perdre de l'argent alors qu'on paiera jamais pour être dans ce magazine, ou alors c'est qu'on aura quitté le punk rock depuis un petit moment. En tant que groupe on aime faire n'importe quoi mais faut que le jeux en vaille la chandelle. On joue dans les endroits ou on veut bien de nous et il se trouve que les concerts en squatt réunissent des gens passionnés. C'est ça qui fait un putain de concert. Les magazines en ont souvent rien à battre de nous, pareil pour les assos de concerts, mais on est des nouveaux et on fait le tri dans notre carnet d'addreses. De toute manière les squatteurs ne lisent pas Punk Rawk.

En 2002, 25 ans après 1977, qu’est-ce qui vous excite encore dans le punk ?

Les mélodies du Clash et la violence des pistols, et puis c'est le combat qu'on livre contre la société de consommation qui croit que tous est vendable avec un bon plan marketting. On chie dessus. On fait de l'art. Le seul truc qui pourrait faire que l'on parvienne où non à vendre notre musique, c'est l'intérêt que nous portera le publique, mais nous on fait surtout de la musique pour nous même. On veut pas des maisons de disque qui sont contrôlées par des actionnaires. On préfère pas mettre notre punk dans les mains de gens qui assimilent argent et liberté. On passe 10 fois plus de temps à jouer pour nous en local que devant un public. Maintenant le fait de tourner et de partager notre truc avec d'autres, ça c'est du bonheur, mais ça n'existe pas que dans le punk rock.

Quand j’ai reçu votre CD, vous cherchiez un label. Ou en êtes vous maitenant ? Qu’attendriez-vous (promo, royalties, hotels luxueux, rien du tout ? d’un label qui proposerait de sortir un de vos disques ?

Je pense que c’est au groupe de faire les efforts de sortir ses premiers disques. Pour l'instant on est les seuls assez barges pour mettre des ronds dans notre groupe mais si d'autres sont intéressés pour nous sortir un disque ou nous faire tourner, qu'ils n'hésitent pas à nous contacter. C'est comme quand des mecs se bougent  le cul pour te faire jouer. C'est soit que le groupe vend, soit que les mecs apprécient le groupe, soit les deux. Nous on ne vend pas alors c'est plutôt encourageant.

Une blague ou des insultes, le mot de la fin en somme…

Salut au Murrayfield de St Etienne et merci pour les boîtes de Pringles. On à tous été constipés le lendemain et on en a tellement pris qu'il nous en est resté pour mettre au bar de la T.A.F.

 

http://www.mumistrunk.org/